4) 26°C de différence entre le niveau 500hPa et le niveau 850hPa sachant que 24°C sont suffisant pour avoir une situation orageuse.


A 23h, la position du front froid et de la zone instable prévue nous est donné par la carte des ThetaE à 850hPa.

La carte des précipitations nous informe sur la localisation et la quantité de pluies prévues :

Voici enfin la CAPE prévu (voir la partie Radiosondage pour des détails) :

Puis les vitesses verticales, indication des zones ascendantes et descendantes :


Regardons le radiosondage (RS) de Nîmes pour ce jour (14h locale) : 

Le trait rouge plein  correspond à la température du point d'état (températures mesurées par le ballon sonde tout au long de son ascension). 

Le trait bleu pointillée correspond à la température du point de rosée (température à laquelle la vapeur d'eau se condense sans apport d'humidité supplémentaire ou variation de pression).

Le trait bleu continu correspond à la température pseudo-adiabatique ( je n'entre pas dans les détails juste que c'est un bon indicateur de l'humidité de la masse d'air ).

A l'heure du lacher du ballon, il montrait les conditions suivantes:

Température de 33°C au sol ajouté à cela de l'air humide sur l'ensemble de la troposphère visible par le fait que la température et la température pseudo-adiabatique sont assez proches en partant de la base au sommet.

De plus, tout le long de son trajet la particule d'air ascendante est instable, autrement dit elle n'est pas freinée dans son ascension. Içi elle est matéralisée par les pointillées violets.

Enfin, l'aire hachurée correspondant à l'indice CAPE (Convective Available Potential Energy) ou EPCD (Energie Potentielle Convective Disponible) c'est à dire l'énergie que possède une particule d'air instable et qui s'exprime en Joules/kilogrammes (J/Kg) indique une valeur de 2149 J/Kg ce qui signifie d'après ce tableau :

 Source : CHASEFEVER

On est donc dans le cas suivant : Atmosphère modérément instable 

Ajoutons un détail et revenons au radiosondage en regardant aussi en détail la colonne à droite du RS.
Elle indique la direction et la force du vent aux différentes altitudes. On aperçoit que le vent varie en direction et en intensité entre les basses couches et les niveaux supérieurs signalalnt alors un cisaillement important propice à la formation d'orages potentiellement forts.

Nous avons maintenant là tous les ingrédients nécessaires au développement de cellules orageuses actives d'après ces prévisions.
 

3) Suivi du phénomène : 

En cours d'après-midi, les températures sont élevés et les orages qui sont annoncés sont à l'instar de l'analyse et des prévisions donc un risque potentiellement forts.

Avec 35°C dans la Sud-Ouest et en vallée du Rhône autant dire que la chaleur entoure le Département tandis que nous nous contentons de 26 à 27°C bien raisonnable.

En fin de journée de puissantes cellules orageuses éclatent des Pyrénnées au Massif Central mais l'Hérault est encore en marge pour le moment sous un ciel simplement couvert par la propagation des enclumes des Cb.

L'activité pluvieuse est intense sous ces orages comme le montre l'image radar de 20h tandis que comme dit plus haut, l'Hérault est en marge avec simplement des pluies stratiformes qui se produisent à l'Ouest :

21h15 : Début des hostilitées !!!

Les cellules orageuses continuent de se développer au fur et à mesure que le front froid progresse et deviennent imposantes.

Justement sur le radar de 21h ça se précise avec les premières cellules orageuses sur les monts de l'Espinouse et du Somail.

22h15 : La ligne orageuse se constitue à l'Ouest.

23h15 : La ligne progresse vers l'Est.

Les cellules orageuses continuent leur parcours vers l'Est de l'Hérault .

Sur le radar on constate que la ligne orageuse se décale vers l'Etang de Thau en restant très active.

 00h15 : Dissipation sur le Bassn de Thau.

Les cellules se sont éteintes en arrivant sur l'Etang de Thau et il ne subsiste que quelques pluies stratiformes sur l'Est du département.

4) Conclusion avec la comparaison prévision/réalité : 

On constate que globalement le modèle américain GFS a été performant quand à l'appréhension du phénomène orageux, la position des différents centres d'actions ainsi que dans son déplacement.

Ce qui a été le plus marquant dans ce passage orageux c'est surtout l'activité éléctrique qui a été généré par ces Cb.

Maintenant petite devinette volontairement  non traité sur un élément dans la partie prévision :

Pourquoi une telle activité éléctrique dans ces cellules qui ont traversées une partie de l'Hérault ?

Un élément important qui est un des caractère supplémentaire à la formation d'orages très intenses, soit en pluie, soit en intensité éléctrique ou bien les 2 est la présence d'air sec à au niveau 700hPa soit 3000m environ.
GFS l'avait bien vu sur sa carte d'humidité au niveau 700hPa :

On remarque une zone à 60% et 65% d'humidité présente sur notre région, d'ailleurs si on regarde de RS de Nîmes à 00hTU soit 2h locales on voit encore notre zone plus sèches s'étendant même un peu plus bas :

Voilà pour ce dossier j'éspère que vous avez pu comprendre au moins le déroulement de cette soirée du 28 juillet du côté de l'analyse, de la prévision et enfin de l'observation.

Je vous laisse avec quelques photos prises par Michel chasseur d'orages qui a pu prendre de magnifiques clichées de ces orages et ainsi vous pourrez vous rendre compte de l'intensité éléctrique du phénomène. Vous pouvez retrouver tous ces clichés sur son site :  http://photoclap.wifeo.com

5) Photos Michel, Chasseur d'orages